Les jeunes qui arrivent sur le marché du travail subissent la crise économique et l’envolée du chômage avec la crise sanitaire. Les chiffres de 2020 en témoignent, le taux d’emploi des 15/25 ans a reculé de 1,2 point. Avec le contexte actuel, les entreprises rencontrent de leur côté des difficultés de recrutement, près de 8 entreprises sur 10 qui prévoient de recruter au moins un cadre au 3ème trimestre 2021 anticipe des difficultés pour trouver le bon candidat.
Le digital, source de résultat ?
Parmi les actifs, 81% utilisent aujourd’hui leur mobile dans leur recherche d’emploi et 2/3 d’entre eux ont accès à leurs CV depuis leur smartphone. Face à cette digitalisation des usages, les entreprises utilisent notamment la force des réseaux sociaux tels que Linkedin (qui permet la digitalisation avec un CV directement présenté sur son profil), ou encore les outils d’intelligence artificielle tels que le « Chatbot RH » qui automatise les réponses aux questions des candidats.
Néanmoins, l’essor de ces outils n’a pas permis de répondre aux exigences de rapidité des candidats en termes de processus de recrutement : 58 % des candidats à des postes de cadre déclarent avoir connu un processus de recrutement de plus d’un mois, et plus de 2 mois pour 26 % d’entre eux, avec pour conséquence l’abandon de près d’un candidat sur deux en cours de parcours.
En outre, la localisation de l’emploi constitue un critère d’attractivité important pour 50% des jeunes. Il devient donc primordial de géo localiser les offres d’emploi via une application de recrutement. En outre, les jeunes restent très sensibles aux possibilités de télétravailler. Près de 43 % des 18-24 ans estiment que le travail à distance va devenir une nouvelle norme, contre 21 % des 55-64 ans.
Nouveaux leviers de motivation
Paradoxalement, si la nouvelle génération est à la fois ultra-connectée, 80 % des jeunes préfèrent se présenter physiquement devant un employeur lors du processus de recrutement plutôt qu’en virtuel, et 91 % d’entre eux souhaitent bénéficier d’une plus grande immersion dans la culture d’une entreprise avant de la rejoindre (visite des locaux, rencontre avec la future équipe, etc.).
Aujourd’hui les jeunes français de 15 à 22 ans recherchent principalement l’esprit d’équipe, la possibilité d’évoluer rapidement, la possibilité de développer des compétences avec différentes missions, la mobilité à l’international et enfin le salaire. Les jeunes candidats, même ultra-connectés, se montrent particulièrement sensibles à l’esprit d’équipe dans les entreprises. La prise de conscience de l’importance des jeunes à travailler en « mode projet » et en « mode collectif » amène les recruteurs à développer des tests de recrutement en présentiel sous forme de scénarios collectifs et ludiques, tels que les « business games », des challenges créatifs, des ateliers/entretiens collectifs, etc…
Les « soft skills » prennent donc une dimension non négligeable dans l’intégration d’un nouveau collaborateur, contrairement aux « hard skills » qui sont moins demandées. Au-delà du savoir-faire, c’est en effet le savoir-être qui prévaut dans six recrutements sur dix. Si, pendant longtemps, les procédures traditionnelles centrées sur les CV ont été efficaces pour évaluer les compétences (hard skills, savoir-faire, etc.), elles semblent aujourd’hui montrer leurs limites. C’est pourquoi les recruteurs ont pour mission aujourd’hui de séduire les nouveaux talents en mettant en avant l’aspect humain et le bien-être en entreprise.