Nous serions en droit de penser que oui tant le combo expertise & management s’est imposé comme une formule presque mathématique quand il s’agit d’évolution de carrière : est promu manager celui qui est performant dans son domaine, ou est qualifié d’expert métier.

Même si on constate quelques changements de mentalité, il s’agit encore d’un phénomène bien ancré. Car, devenir manager est souvent perçue comme LE graal.

Pourtant, selon un sondage OpinionWays, « 54 % des managers n’ont jamais demandé à le devenir ». Donc consécration pour qui, le salarié ou l’entreprise ?

Avant tout, une démarche volontariste

devenir manager

Expertise ou pas, l’envie devrait être le premier pass à valider pour un manager car il est compliqué d’imaginer qu’un collaborateur puisse endosser le costume, avec les droits et les devoirs que la fonction incombe si cette case n’est pas cochée.

Compte tenu de la forte exigence du métier et encore plus ces dernières années, la motivation peut assez rapidement être mise à rude épreuve, d’autant plus pour quelqu’un qui le deviendrait par hasard, à contre-cœur ou pour les mauvaises raisons.

En effet, un certain nombre de collaborateurs peuvent se retrouver propulser sur le devant de la scène sans s’être posés les bonnes questions, ou le deviennent pour des raisons contestables : le statut, l’impact sur la fiche de paie etc.

C’est pourquoi nous pensons que l’évolution au poste de manager ne devrait pas être une promotion mais plutôt l’addition d’une démarche volontariste et de compétences liés au métier.

Être un manager est un vrai métier

Justement, nombreux sont ceux qui continuent de penser que manager ne nécessite aucune formation et/ou compétences spécifiques. Chiffre à l’appui, seuls 13% des encadrants français estiment que leur entreprise leur a appris à exercer ce métier. Et pourtant, en plus d’être une fonction clé de l’entreprise, c’est aussi un métier à part entière qui a d’ailleurs évolué et s’est transformé.

Aujourd’hui 60 à 80 % de la mission de Manager est en lien avec l’humain puis arrive la compétence technique. Autrement dit le manager n’est plus celui qui sait tout !

Ainsi, les compétences interpersonnelles (softs skills) sont désormais prépondérantes. Face à ce changement de paradigme, et pour éviter tous erreur de casting, les entreprises doivent dans un premier temps évaluer les compétences de leurs collaborateurs et dans un second, mettre en place un accompagnement adéquate via de la formation et/ou du coaching.

Et notre expert dans tout ça ?

Loin de nous l’idée de dire qu’un expert ne peut pas être manager. Notre propos est plus d’interpeller sur le fait que le lien entre expertise métier et management ne coule pas/plus de source.

D’autant plus que nous nous sommes affranchis depuis un certain temps du modèle traditionnel emprunté au fordisme où le fonctionnement était très vertical.

Expert ou pas, le manager d’aujourd’hui est avant tout un spécialiste de l’humain et ce n’est pas une mince affaire.