En 2020, 71% des Français jouent aux jeux vidéo au moins occasionnellement, selon une étude SELL/Médiamétrie. Ils sont donc familiarisés avec les principes de ces jeux : gagner ou perdre et recommencer, se confronter à d’autres joueurs pour obtenir le meilleur score, obtenir des récompenses grâce à l’assiduité ou aux différents succès à débloquer, obtenir des bonus…
Cela rappelle un peu les bons points qu’on pouvait obtenir à l’école au siècle dernier, mais en plus sophistiqué et surtout plus addictif. Alors pourquoi ne pas utiliser cet engouement pour motiver vos collaborateurs à suivre leur formation avec zèle ?
La base de la gamification
La gamification repose sur huit principes universels :
- Sens : désir de sentir que nos actions ont un but
- Réalisation : volonté de relever des défis
- Autonomisation ; désir de choisir sa propre direction et d’essayer une variété de solutions à un problème
- Rareté : désir de posséder des choses
- Influence sociale : volonté d’interagir avec, d’aider, d’apprendre et de rivaliser avec les autres
- Impatience : volonté de vouloir des choses que nous ne pouvons pas avoir
- Imprévisibilité : vouloir savoir ce qui va se passer ensuite
- Évitement : volonté d’éviter la douleur ou les conséquences négatives
Le fun
En 2021, le marché mondial de la gamification est estimé à près de 12 milliards de dollars. C’est logique ! Qu’y a-t-il de plus satisfaisant que de jouer au bureau, même s’il s’agit de le faire dans une session de formation ? Les modules sont courts, accessibles et amusants. Le « fun », est ce qui guide ce principe de formation, on en distingue quatre types :
- Hard Fun : ressentir de la fierté après avoir relevé un challenge difficile
- Easy Fun : ressentir de la curiosité lors de l’exploration des jeux
- Serious Fun : pouvoir agir sur un environnement de jeu
- People Fun : être amusé par le fait d’être mis dans des situations de concurrence ou de coopération
L’amusement au travail
Depuis quelques années, se divertir au travail n’est plus vu comme un manque d’efficacité. Les articles et livres sur l’épanouissement au travail pullulent, en appuyant souvent sur le fait que si on aime son travail, on est plus productif. Or, la gamification est une mine d’or pour la productivité, qu’ils soient digitaux ou physiques. On peut citer par exemple les « escape games », qui proposent de trouver en équipe la solution de l’énigme. Les participants sont pousser à travailler ensemble et à mieux connaître les méthodes de raisonnement.
Mise en place de la gamification
Il est indispensable de bien connaître ses apprenants. La segmentation se fait en général par l’âge, le métier, et le profil psychologique. Chaque collaborateur sera sensible différemment aux huit principes de gamification et aux quatre types de fun.
Il vous faut également un plan de formation. C’est bien sûr valable pour tous les types d’apprentissage, car vous devez savoir où vous allez et ce que vous voulez obtenir.
Quant au système de récompenses, il faut le prévoir : Sera-t-il uniquement symbolique, avec distribution de badges virtuels ou des messages de félicitations ? Sera-t-il prévu de distribuer des chocolats aux participants ? Ou d’offrir une semaine de vacances aux plus méritants ? À vous de choisir, mais il vous faut être juste et cohérent.
Les outils de gamification
On distingue deux types d’outils : digitaux et non-digitaux.
Outils non-digitaux :
- les jeux de société et jeux de cartes, qui peuvent être collaboratifs ou au contraire compétitifs
- les jeux de rôle, qui mettent les apprenants au coeur d’une situation réaliste et particulièrement utiles aux métiers de la vente, du marketing ou de la communication
- les « escape games », qui plongent vos collaborateurs dans un univers prenant dans lequel ils doivent collaborer pour résoudre les énigmes
Outils digitaux :
- la réalité virtuelle, particulièrement utilisée pour former les pilotes ou les membres de force de l’ordre
- la réalité augmentée, qui permet de créer un univers virtuel plus facilement, grâce par exemple à des QR codes
- les LMS/LXP, plateformes auxquelles il est très facile d’ajouter des mécanismes de jeu
- le « mobile learning », application qui propose des formats courts et différents types de jeux utilisables partout et sur n’importe quel appareil
Avec la pandémie qui a frappé depuis 2020, l’autonomie de l’apprentissage est une tendance qui ne fait que s’amplifier ; et face au problème d’engagement la gamification peut être une réponse. On peut aussi s’attendre à ce que celle-ci utilise des technologies de plus en plus avancées, étant donné la vitesse des progrès dans ce domaine. Le jeu et le travail ne seront donc plus deux entités séparées, mais complémentaires !