L’envie de manager persiste chez les jeunes : un appel à repenser le leadership

Notre monde du travail est en constante évolution, tout comme la société et les nouvelles générations. Il n’est pas rare d’entendre que les jeunes générations ont une approche du travail bien différente de celle des générations précédentes. Ils souhaitent entre autres trouver plus de flexibilité au travail, avoir du sens ; mais aussi travailler pour une entreprise socialement plus responsable.

Cette évolution provoque de nombreux changements organisationnels auxquels les entreprises et cabinets RH vont devoir s’adapter et accompagner les collaborateurs dans les nouveaux enjeux émergents.

Tous les discours actuels sur les inspirations de la nouvelle génération nous poussent à croire qu’ils ne sont pas intéressés par le management et le leadership. Mais qu’en est-il réellement ? Et quel est l’enjeu pour les entreprises aujourd’hui ?

Les jeunes et le management

Vous avez peut-être entendu l’une de ces rumeurs selon lesquelles les jeunes ne souhaitent plus prendre des postes de manager et fuient tout type de responsabilité en entreprise, privilégiant ainsi une activité avec de la flexibilité et la volonté d’un réel équilibre vie pro-vie-perso.

Et bien pour ces nouvelles générations, être manager, avec d’anciennes méthodes, n’est pas (ou plus) compatible avec ce mode de fonctionnement.

C’est pourquoi une nouvelle tendance tend à apparaître au sein des organisations, et notamment avec les nouvelles convictions naissantes de notre chère Gen Z, celle d’un tout nouveau style de management inclusif et collaboratif. Avant d’en arriver là, essayons de comprendre sur quoi sont fondés leurs nouveaux styles.

Deux études récentes de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) démontrent que l’ambition d’encadrer des équipes reste forte pour nos jeunes générations. Il faut cependant nuancer ces résultats.

Selon les conclusions de ces recherches (menées auprès d’un échantillon de professionnels, dont certains sont déjà managers), la volonté de manager persiste, surtout parmi les moins de 35 ans.

En effet, 56% des jeunes cadres expriment clairement leur désir d’occuper des fonctions managériales. Cette statistique surprend, car elle va à l’encontre d’un a priori, selon lequel la nouvelle génération serait moins encline à endosser cette responsabilité.

Cependant, cette ambition est souvent accompagnée de nouvelles attentes et conditions. Le monde du travail est bouleversé par de profonds changements technologiques et sociétaux. L’un des changements notables aujourd’hui et qui va toucher une large proportion d’organisations est celui des nouveaux défis managériaux.

Manager oui, mais comment ?

Le management n’est plus celui qu’ont connu les anciennes générations, baby-boomers et génération X encore présentes sur le marché du travail.

Les modèles de management recherchés par les nouvelles générations sont davantage collaboratifs, avec un management horizontal et non plus descendant ou très autoritaire comme cela a pu être le cas. Jusqu’ici, on ne vous apprend rien, vous devez probablement vous en apercevoir au sein même de votre entreprise.

Derrière cette aspiration de management , apparemment solide, des très jeunes collaborateurs, se cache un sentiment de désenchantement. Les jeunes cadres ne se contentent plus d’un poste de manager traditionnel. Ils aspirent à un rôle qui tend vers un leadership inclusif, ouvrant la porte à l’innovation et permettant de concilier vie professionnelle et vie personnelle. Ils sont également attirés par des environnements de travail qui valorisent la flexibilité, la reconnaissance et l’opportunité de développement personnel.

Des études révèlent par ailleurs une certaine hésitation face aux responsabilités managériales. Bien que l’envie d’encadrer soit présente, de nombreux jeunes cadres ressentent une appréhension face aux défis que cela implique, notamment en termes de gestion de la charge mentale souvent associée à ces fonctions, de résolution de conflits et de prise de décisions difficiles. Cette ambivalence souligne l’importance pour les entreprises de fournir un soutien adéquat et des formations ciblées pour préparer les futurs managers à leurs nouvelles fonctions, leur permettre d’assumer leur rôle en étant plus serein.

Nous pouvons affirmer sans grand mal, avec l’appui de ces études, qu’une tendance à la redéfinition du rôle du manager se dessine. Les jeunes générations cherchent à transformer les pratiques managériales, en mettant l’accent sur une approche plus collaborative et moins hiérarchique.

Ce constat soulève un défi majeur pour les entreprises : comment s’adapter à ces attentes tout en conservant l’efficacité et la cohésion nécessaires à la réussite collective ?

Les études suggèrent que les managers actuels doivent faire face à une évolution des attentes de leurs collaborateurs ; ce qui les amène à repenser la manière de diriger. Les jeunes cadres souhaitent tenir un rôle qui, au-delà de l’aspect direction d’équipe, les inspirent et favorisent leur développement professionnel et personnel.

Quel enjeu pour les entreprises ?

L’enjeu résidera sans doute pour les entreprises dans la capacité à repenser leurs pratiques managériales. Il ne s’agit pas simplement d’offrir une promotion à de jeunes cadres capables d’évoluer, mais bien de créer un environnement favorable à l’épanouissement et à la collaboration. Les managers de demain seront des leaders agiles, capables d’écouter, d’adapter et de guider leurs équipes dans un monde du travail en perpétuelle mutation.

Cette tendance va également être un enjeu pour le département des Ressources Humaines et les organismes de formation. Encourager la formation continue, favoriser la diversité des profils et des expériences, promouvoir une culture d’inclusion sont autant de mesures qui contribueront à attirer et à retenir les talents désireux de s’engager dans des rôles de leadership.

En tant qu’organisme de formation, nous faisons face à ces enjeux et nous en tenons compte dans nos programmes de management. Là est aussi la richesse de notre métier qui nous suggère de nous adapter sans cesse à l’évolution des organisations et des modes de fonctionnement des générations nouvelles.

En conclusion, nous pouvons confirmer que les jeunes générations ne renoncent pas à l’envie de manager, mais souhaitent une nouvelle approche du leadership. Les entreprises dont les dirigeants sauront écouter, comprendre et s’adapter à ces aspirations seront mieux positionnées pour attirer, fidéliser et mobiliser les talents de demain.

Il est donc nécessaire de considérer ce désir de manager différemment non pas comme une menace, mais comme une opportunité de réinventer les pratiques managériales pour un avenir professionnel plus inspirant et plus inclusif.

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