Dans cette intervention devant la chambre du commerce du Luxembourg, Julia de Funès (conférencière et philosophe du monde de l’entreprise), souligne un décalage entre les méthodes de management et les compétences des actifs en 2020. Elle fait le constat que les techniques managériales ne sont pas toujours adaptées à la façon de travailler des jeunes générations. Les modèles doivent être plus fluides et sensés afin d’attirer les meilleurs talents : ceux qui ont envie d’agir et d’aller de l’avant avec leur entreprise.

Comme elle l’explique : « aujourd’hui, les salariés ont absolument besoin de voir la finalité de leur travail ». En effet, avec des métiers toujours plus techniques et spécialisés, il n’est pas forcément évident pour les collaborateurs de visualiser le sens de leurs actions. Dans ce contexte, la grande mission du manager est d’arriver à redonner du sens au travail et de l’autonomie aux salariés.

Pour cela, il faut laisser les collaborateurs « exprimer librement leur intelligence critique » selon Julia de Funès. Ces nouvelles aspirations sont dues à un changement de paradigme de la vision du travail. Pour les jeunes générations, il est un moyen de s’épanouir et d’être heureux. Auparavant, travailler était une fin en soi : c’était le but de l’existence. Ces aspirations expliquent aussi, en partie, le mouvement qui se développe autour de la loi Pacte (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) de 2019. Une loi qui vise à repenser la place des entreprises dans notre société, notamment en ce qui concerne leurs responsabilités sociétales et environnementales.

Le mode de fonctionnement des grandes entreprises n’est parfois plus adapté aux besoins actuels. Le manque de sens et d’autonomie, l’inflation des procédures, le manque de flexibilité et de fluidité sont les principales sources d’insatisfaction. Pour y remédier, il faut autonomiser et responsabiliser les salariés ; et se détacher de la procédure. Selon Julia de Funès : « 60% des réunions ne servent strictement à rien ». Elle ajoute : « Ce n’est pas avec des formations débilitantes où les gens s’amusent, font du Lego ou du Kapla ensemble pour voir s’ils ont l’esprit créatif, que l’entreprise de demain sera le lieu de l’innovation et de la performance ».

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Dans une époque où l’on ne cesse de parler de bonheur au travail, comment expliquer qu’il n’y ait jamais eu autant de mal-être dans les entreprises ? Trop souvent, on réduit le bien-être des salariés à des artifices comme des Babyfoots ou des formations ludiques. Le cœur de la réponse réside plutôt dans le sens donné au travail, l’autonomie et la reconnaissance des collaborateurs.

Aujourd’hui, le management subit une crise de sens, liée à une concurrence généralisée et à une quête effrénée de performance. Pour survivre, l’entreprise est obligée de se moderniser et de techniciser ses métiers. Ainsi, les salariés perdent de vue la finalité (sens concret) de leur travail, ce qui est la source principale de ce mal-être.

Les Grandes Entreprises ont besoin de trouver des réponses car elles constatent que les jeunes générations ne viennent plus forcément postuler spontanément. Cette remise en question est en lien direct avec leurs difficultés de recrutement et de fidélisation de ces nouveaux actifs. Pour Julia de Funès, « il est nécessaire de trouver un sens à l’entreprise qui aille bien au-delà de la seule performance économique ». Ce travail repose en grande partie sur les épaules des managers ; qui ont la responsabilité de redonner aux salariés l’envie d’agir, d’être proactifs et acteurs de leur vie professionnelle.

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