Depuis le 9 juin 2021, les conditions de vie liées à la pandémie évoluent. Cela signifie pour la plupart d’entre nous de changer de nouveau la manière de travailler et donc le rapport au travail. Chez certains, cela peut engendrer une forme d’euphorie, parfois accompagnée d’une baisse de vigilance dans les gestes barrière et leur respect. Chez d’autres au contraire, cela va engendrer une forme de stress, voire une détresse psychologique à l’idée même de quitter son cocon, le « chez soi » qui était devenu à la fois lieu de vie et lieu de travail.
Le stress est une réaction physiologique qui apparaît « chez une personne dont les ressources et stratégies de gestion personnelle sont dépassées par les exigences qui lui sont posées » (Définition proposée par l’Organisation Mondiale de la Santé –OMS). C’est bien à cette situation de stress que vont être exposées les personnes qui ne sont peu ou pas sorties de leur domicile depuis environ une année.
On parle alors du syndrome de la cabane qui se caractérise par un fort niveau d’angoisse à l’idée même se sortir de chez soi et de se confronter au monde extérieur. C’est donc l’expression d’une forme de mal-être, où l’extérieur est perçu comme une source de danger potentiel par l’individu pour sa santé. En restant « dedans », il ne peut rien arriver, la personne est protégée d’une potentielle agression.
Ces personnes, qui ne représentent fort heureusement pas la majorité des individus, se retrouvent donc aujourd’hui confrontées à un retour à la normalité (cf notre article « Le retour à la normale ») et ils ne se sentent pas prêts. Derrière un refus, ou une réticence à revenir, il y a une vraie souffrance et une vraie détresse qui nécessitent d’être considérées en tant que telles.
Ce syndrome (qui n’est pas répertorié dans le champ des maladies) peut avoir pour symptômes apparents :
- l’angoisse à l’idée de retrouver des interactions sociales et de réapprendre à vivre avec des collègues
- une fatigue généralisée, des difficultés à se lever
- une forme d’irritabilité à l’égard de la sphère « travail »
(trajets, organisation à remettre en place, perte des repères construits depuis un an, porter le masque toute la journée).
Ceci est d’autant plus vrai pour les personnes qui vivaient difficilement leur vie sociale au travail et pour lesquelles « faire du lien social » avec les collègues représente un vrai effort. Effort qu’ils s’économisent donc depuis un an.
Il ne s’agit pas de plaquer ce syndrome sur tous ceux qui ne souhaitent pas revenir au travail pour diverses raisons, mais bien de considérer les salariés qui vivent un stress contextuel et qui ont besoin de bien préparé leur retour en présentiel. Il y a donc de vrais enjeux pour les services des Ressources Humaines, mais aussi pour les encadrants de proximité. Pour préparer le retour, il s’agit
- d’entendre l’anxiété en accordant un espace de parole (entretien) pour identifier les craintes et y répondre (peur que les gestes barrière ne soient pas respectés par les collègues, que le matériel ne soit pas fourni, …)
- de donner les garanties sanitaires appliquées dans l’entreprise
- d’organiser la reprise en mixant les modes (quand cela s’avère possible)
- d’aider à réorganiser le travail et à recréer des repères