Selon Albert Bandura (psychologue canadien et professeur émérite à l’université Stanford), le sentiment d’efficacité personnelle, c’est-à-dire la croyance en sa capacité à réussir une tâche est prédictive de la réussite. Maîtriser des compétences pour réaliser une tâche n’est donc pas suffisant, il faut aussi se sentir capable de les mobiliser. Ainsi, des personnes différentes avec des aptitudes identiques peuvent obtenir des performances faibles ou importantes, selon le niveau de leur croyance d’efficacité personnelle. Certes le niveau de compétences influe sur les performances obtenues, mais les croyances d’efficacité personnelle peuvent niveler les résultats.
Se basant sur de multiples études et résultats de recherche, Albert Bandura propose ainsi un modèle de la performance humaine à trois dimensions dont le SEP (Sentiment d’efficacité personnelle) est déterminant.
Une influence significative sur la formation
Le concept de SEP nous invite à nous interroger sur la façon dont les personnes construisent leur sentiment de compétences et sur leur capacité de réflexion sur leur propre fonctionnement et leur efficacité personnelle.
Autrement dit, l’enjeu de la formation n’est pas seulement de développer les savoirs et savoir-faire des collaborateurs de l’entreprise mais surtout de donner confiance à chacun d’eux dans leur propre capacité à réussir les missions qui leur sont confiés. La confiance qu’ils peuvent avoir dans leur savoir-faire devient primordiale.
Pourquoi le sentiment d’efficacité personnelle est-il déterminant ?
Le SEP joue à plusieurs niveaux dans la performance d’une personne.
Plus une personne estime qu’elle pourra réussir sa tâche, plus elle sera intéressée par la tâche elle-même. A l’inverse, celles qui manquent de confiance dans la réalisation d’une tâche auront tendance à l’éviter.
De même, les personnes ayant un sentiment de compétence élevé prennent davantage de risque et gèrent mieux le stress et l’anxiété au cours de la réalisation de la tâche. Elles perdent moins leurs moyens et par conséquent “restent compétentes“ même lorsque leur environnement devient hostile.
Les 4 sources du sentiment d’efficacité personnelle
Albert Bandura a identifié 4 facteurs favorisant le sentiment de compétences.
Première source : la maîtrise personnelle, c’est-à-dire les expériences réussies précédemment. Plus une personne est dans une dynamique de réussite, plus elle développera son sentiment d’efficacité personnelle.
Deuxième source : l’apprentissage social. Voir des personnes ayant un profil proche du nôtre réussir, nous conduit à nous rassurer et à prendre confiance dans notre capacité à réaliser la tâche.
Troisième source : les feed-back positifs. Le feed-back constructif d’un pair sur sa performance, les encouragements avant de réaliser la tâche… sont autant de signes qui favorisent le sentiment d’efficacité personnelle.
Quatrième source : l’état psychologique et émotionnel. Le stress et l’anxiété sont un frein au sentiment de compétences. Dans des situations exceptionnelles, à risque, une personne peut perdre ses moyens et s’interroger sur sa capacité à réussir. A l’inverse, dans une situation où la personne est calme et sereine, son sentiment de compétences sera renforcé.