Les semaines écoulées ont eu un impact dans la vie de chacun, qu’il ait continué à travailler sur site, qu’il ait télétravaillé, qu’il ait eu à prendre en charge l’école à la maison, voire le travail et l’école à la maison en cumulé. Cet impact a pu être important sur la sphère professionnelle, sur la manière de concevoir le travail après le COVID et le confinement. Quel « plan de carrière », quelles priorités pour demain. Certains ont pris le temps de réfléchir à l’impact des conditions de travail sur la manière de vivre en général et en ont conclu que leur bien-être professionnel passait par un changement.
En tant que psychologue du travail, avec mes collègues, nous avons pu constater au cours des dernières semaines que certains, qui hésitaient jusqu’alors, ont commencé à envisager une réorientation ou une reconversion professionnelle. Une fois que ceci est posé, restent les questions Quoi faire ? et Comment le faire ?
Nous pouvons poser quelques grands axes de réflexion pour amorcer le changement :
1. Bien réfléchir en amont : en effet, passer le cap de la reconversion nécessite d’avoir réfléchi à nos besoins, nos intérêts, nos aspirations mais aussi à nos insatisfactions relatives à la situation actuelle (qu’est-ce qui ne me convient pas dans mon travail ? dans mon entreprise ?). Il ne suffit pas de dire « Je veux mieux », mais il s’agit de définir ce qui serait mieux pour soi à ce moment et donc identifier ce qui nous anime.
2. Faire un bilan : comme son nom ne l’indique pas toujours, le bilan de compétences est un outil qui permet de poser une réflexion avec un tiers pour construire un projet professionnel (réorientation/reconversion/capitalisation). Cet outil permet de répondre aux questions en lien avec les différents points abordés ici :
- Identification des motivations, freins, envies, attentes et priorités mais aussi des sources d’insatisfaction, de difficultés ;
- Mise en avant de ses ressources personnelles ;
- Organisation des priorités en tenant compte de son contexte personnel actuel (en lien avec la prise de conscience du besoin de changer) ;
- Définition d’un plan d’action pour limiter ou anticiper les aléas potentiels ainsi que l’impact potentiel de ce changement.
3. Comprendre d’où vient le manque de motivation : qu’est-ce qui est lié au cœur du métier, à l’environnement de travail, aux missions, à moi ?
4. Accepter les aléas et les incertitudes : pour être rassuré dans cette décision de changement. Car certains peuvent éprouver le besoin de ne se lancer dans un nouveau projet « que si c’est sûr de faire le bon choix ». Or pour savoir si un choix est le bon, il faut l’éprouver, vivre l’expérience. Un bilan de compétences avec un tiers extérieur va aider l’individu à comprendre et analyser le besoin de sécurité pour travailler sur le champ des possibles (avec un regard sécurisant), tout en acceptant que tout ne pourra pas être maîtrisé.
5. Comprendre que le souhait d’évoluer s’inscrit dans une logique : grâce à nos différentes expériences (dans la vie professionnelle, mais aussi personnelle), nous évoluons, développons de nouvelles compétences, nous nous révélons capable d’agir autrement. Cela peut engendrer l’envie de changer, d’utiliser ces capacités, ce nouveau capital.
6. Apprendre à s’écouter : lors de ce que l’on appelle la primo-orientation (en fin de collège, au lycée ou dans le champ des études supérieures), les choix peuvent être guidés par un contexte familial, une forme de pression parentale (prendre la suite des parents ou la même voie) ou une injonction à « faire mieux » (faire des études très supérieures…), sans vraiment tenir compte des envies de l’intéressé. Il peut y avoir une forme de culpabilité à changer et à ne plus répondre à l’exigence de départ. Le travail de bilan qu’il soit d’orientation (pour un jeune encore en études ou un jeune adulte) ou de bilan de compétences peut aider à s’affranchir de cette pression pour se reconnecter avec ses envies et motivations profondes. Et pourquoi pas, s’épanouir totalement dans un projet professionnel qui correspond à « ce que j’ai toujours voulu faire ! ».
Si vous souhaitez des renseignements, c’est ici.