La gestion des talents devient un enjeu majeur face aux nombreux défis post-crise sanitaire. Cette période inédite a renforcé l’idée que nous naviguons dans un environnement de travail incertain et complexe. « Ce que l’on disait être le nouveau champ de bataille des organisations s’est matérialisé avec la crise sanitaire et a révélé un monde où tout devient possible du jour au lendemain, forcément difficile à anticiper » explique Hervé Borensztejn, manager du cabinet Heidrick & Struggles. Dans ce contexte, plusieurs compétences, pour la plupart non-techniques, vont devenir essentielles pour les entreprises et les salariés.

Pour cela, il faut commencer par analyser les changements de comportement de clients qui ont un impact sur le Business Model et identifier les compétences manquantes afin de répondre à ces modifications. Certains déficits de savoirs, notamment au niveau digital, ont pu être comblés parfois dans l’urgence de la situation. L’enjeu, pour les entreprises, est aujourd’hui de prendre des dispositions, notamment en matière de formation, pour poursuivre cette dynamique. L’adéquation des compétences avec les méthodes de travail post-confinement (généralisation du télétravail) sera déterminante pour renforcer la résilience. Quelles sont ces « nouvelles » compétences qui feront la différence ?

  • La dextérité digitale pour adopter le virtuel

Selon Hervé Borensztejn « La dextérité digitale dont il était utile de disposer devient un impératif absolu ». Cette dextérité est une compétence qui doit se déployer au quotidien, au-delà de l’aisance, indispensable, vis-à-vis des outils numériques. Cela correspond aussi à s’interroger sur ce qu’est un ‘leader digital’. En effet, la période de confinement à imposer aux managers d’animer des réunions à distance et d’interagir avec leurs collaborateurs en adoptant de nouveaux codes.

Sur ce sujet, coup d’œil aux formations sur ce thème : « Animer une réunion d’équipe à distance »

Le management à distance est l’un des volets de cette dextérité numérique, pour Hervé Borensztejn « Ceux qui s’occupaient avec bienveillance de leur équipe ont continué à le faire à distance, ceux qui ne le faisaient pas, ne l’ont toujours pas fait, mais c’est beaucoup plus visible aujourd’hui ». A défaut d’une proximité géographique, il est nécessaire pour les managers d’entretenir une proximité émotionnelle avec leurs équipes.

  • L’intelligence émotionnelle pour recréer de la proximité

L’empathie, la gestion des émotions et l’écoute active des managers ne sont pas des exigences particulièrement marquées dans les entreprises lorsque la situation est dite « normale ». Néanmoins, « les lacunes qui étaient tolérées le sont beaucoup moins à la lumière de la crise, et on entend désormais une demande très nette pour que la qualité du leadership et du management s’améliore », explique Hervé Borensztejn. Dans un environnement de travail incertain, le double objectif des entreprises est d’améliorer l’intelligence émotionnelle de leurs managers ET des membres de leurs équipes.

  • La résilience et l’agilité pour gagner en avantages concurrentiels

Dans un contexte instable, la capacité à résister aux chocs, à apprendre de ses erreurs, mais aussi à savoir les reconnaître pour en tirer des leçons devient une compétence capitale du dirigeant. Un manager résilient  se doit d’avoir une compréhension fine des raisons pour lesquelles il travaille et de questionner la durabilité de ses actions.

Faire le point sur ses aptitudes et motivations : « Pourquoi faire un bilan de compétences ? »

Pour s’adapter à cet environnement mouvant, la réactivité des managers et des équipes est à privilégier. Cette capacité à se mobiliser et à agir rapidement, dans l’urgence pendant la crise sanitaire, s’avère être un réel avantage pour une entreprise. Comme l’explique Sébastien Lacroix, associé senior de McKinsey à Paris, « Un dirigeant m’a confié qu’en l’espace de deux jours, ses équipes avaient réglé un problème sur lequel elles travaillaient depuis deux ans ».

  • La vigilance pour être en mesure d’anticiper

Le management est avant tout une question d’écoute et d’accompagnement. Des qualités indispensables face à la transformation des métiers et des modes de travail. Afin de concilier ambition stratégique à moyen/long terme avec un environnement peu prévisible, la capacité d’anticipation va devenir une compétence majeure du manager de demain.

Si vous désirez lire l’article en intégralité : Les Echos